samedi 21 novembre 2009

Sara (suite)

Nous les gitans le pensons qui, tout en adorant "notre" Sara, vénérons en même temps cette magnifique légende. Mais nous gardons tout de même, un coin secret dans note coeur pour celle que nous estimons être des nôtres, dont nous touchons avec respect sa statue, que nous décorons de vêtements et de tissus de couleur en signe d'amour.

Au moment de clore ce propos, on peut se demander ce que l'avenir nous réserve. Est-ce la fin du grand voyage entrepris voilà quelque 1 000 ans, lorsque nous avons quitté l'Inde?

Notre langue qui vient tout droit dus Sanskrit, cette langue sacrée des Brahmanes, va-t-elle disparaître? Nos coutumes, nos croyances vont-elles fondre dans l'indifférence et dans la monotonie de l'existance des non-gitans?

Ce n'est pas impossible. Voilà plus de 30 ans que j'assiste chaque 24-25 ai au pèlerinage des Saintes-Maries-de-la-Mer, et je constate que le coeur n'y est plus. Les vieilles roulottes ont disparues (sauf la mythique roulotte du regretté Pépé LAFLEUR). Les transistors et les magnétophones distillent des musiques qui écrasent sous leur bruit et leur rythme les quelsques rares accords de guitares qui s'envolent encore.

Nous commençons à manger du surgelé comme tout le monde. Les réunions le soir, autour du feu, se font plus rares. Les "palmas", les rythmes des paumes des mains claquent de moins en moins dans la nuit pour accompagner une "Sevillana", mais dans les caravanes de luxe dès 20 heures, les écrans de télévision vantent les qualités des poudres à laver ou autres, à notre peuple qui semblait encore souvent ignorer (il n'y a pas si longtemps) l'usage du savon. Nous utilisions des produits naturels.

Notre communauté, malgré nos traditions, malgré notre nomadisme, se fond petit à petit dans cette civilisation, les enfants vont à l'école et bientôt resemmbleront -le teint de la peau en plus- à des "gadgés.