samedi 8 janvier 2011

La Hongrie a promis de régler le dossier des Roms au cours de sa présidence




Le sort de dix millions de Roms

Les Roms seraient environ dix millions en Europe, dont ils constituent la plus grande minorité sans État, et la plus discriminée, selon différents rapports de la Commission européenne et du Parlement européen.

Or, le gouvernement du conservateur Viktor Orban, qui a pris la présidence tournante de l’UE le 1 er janvier, veut faire de l’intégration des Roms au niveau européen l’une des priorités de sa présidence semestrielle.

Cette communauté compterait environ deux millions de personnes en Roumanie, 800 000 en Bulgarie et en Espagne. En France, 400 000 personnes sont recensées comme « gens du voyage et Roms ». En Italie, ils seraient environ 140 000. D’importantes communautés vivent aussi en Slovaquie et dans les Républiques de l’ex-Yougoslavie.

Venus d’Inde au XI e siècle

Les Roms sont à l’origine un peuple nomade, dont les ancêtres ont quitté le Nord-Ouest de l’Inde au XI e siècle et ont été capturés et vendus comme esclaves en Asie mineure, avant de se disperser à travers l’Europe et dans le reste du monde.

Sans territoire délimité, ils sont liés par une longue histoire et une langue commune, le romani, dérivé du sanscrit.

Souvent considérés avec méfiance et victimes de rumeurs comme tout groupe nomade, ils feront l’objet d’une sédentarisation forcée en Europe à partir du XIV e siècle. En Roumanie, ils seront réduits en esclavage jusqu’en 1856.

Cette population a reçu des noms différents, selon les pays d’accueil : en Espagne, on parle de « gitans », une déformation « d’Égyptiens » car les premiers Roms arrivés en Europe occidentale se disaient originaires de la « petite Égypte » (Grèce byzantine).

Ceux qui ont vécu dans les pays germanophones sont appelés « manouches » (de « manush », « être humain » en romani), mais on parle aussi de « Bohémiens » car les Roms sont parfois passés par la Bohême, ou de « Sinti » (de Sind, une région aujourd’hui pakistanaise, et autrefois indienne). Ils sont parfois baptisés « Tsiganes » (du grec athyinganis, « ceux qui ne touchent pas » car ils saluaient initialement les mains jointes).

À tous ces termes, cette minorité transnationale préférera à partir de 1971 l’appellation Rom («homme » en romani), adoptée par le Conseil mondial rom.

Les Roms, toujours considérés comme indésirables en Europe, où ils s’entassent dans des bidonvilles et subissent des expulsions à répétition, sont à plus de 90 % sédentaires.

Discrimination à l’embauche

Ils connaissent un fort taux de chômage, une grande pauvreté. Beaucoup d’enfants sont peu, voire pas du tout scolarisés, et ont une espérance de vie inférieure de dix à quinze ans à la plupart des populations européennes. Ils subissent une discrimination à l’embauche, pourtant sanctionnée par la législation européenne, selon un rapport de la Commission de Bruxelles en date du 2 juillet 2008.

Ils luttent pour la reconnaissance d’un « génocide oublié », le « Samudaripen » : 250 000 à 500 000 Tsiganes, considérés comme membres d’une « race inférieure », furent massacrés par les nazis et leurs collaborateurs pendant la Seconde Guerre mondiale. Environ 20 000 d’entre eux périrent dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.

En Hongrie, les attaques violentes perpétrées contre les Roms en 2008 et 2009 ont fait six morts, dont un petit garçon de quatre ans.


Article de Alsace.fr

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