mardi 5 avril 2011

Bruxelles donne dix ans à l'Europe pour intégrer les Roms

STRASBOURG (Reuters) - La Commission européenne a présenté mardi 5 avril 2011 sa feuille de route pour l'intégration des Roms, qui devient l'un des objectifs assignés aux Etats dans le cadre de la stratégie de croissance de l'Union européenne pour 2020.

Des plans d'action nationaux destinés à garantir l'accès des Roms à l'éducation, à l'emploi, aux soins de santé et au logement devront lui être soumis d'ici décembre 2011, en vue d'une première évaluation au printemps 2012.

"La stratégie de croissance de l'Union européenne pour 2020, qui se veut intelligente, durable et inclusive, ne peut pas laisser perdurer la marginalisation économique et sociale de la plus importante minorité européenne", affirme le document cadre adopté à Strasbourg par la Commission européenne.

Les Roms, terme employé au sens générique pour désigner tous les groupes sociaux apparentés tels que tsi ganes, gitans ou "gens du voyage" en France, sont estimés entre 10 à 12 millions en Europe, dont plus de six millions dans l'Union européenne.
Leur situation avait fait la "une" de l'actualité l'été dernier quand la France avait démantelé des camps illégaux et expulsé les Roms en situation irrégulière sur son territoire.

L'affaire avait provoqué une polémique avec la Roumanie, pays d'origine d'une partie d'entre eux, et avec la Commission européenne. Aucune infraction n'avait finalement été établie contre la France par Bruxelles.

Pas plus que la stratégie 2020, les objectifs d'intégration des Roms ne sont assortis de mesures coercitives ou d'éventuelles sanctions à l'encontre de Etats qui ne joueraient pas le jeu. La Commission s'engage toutefois à faire chaque année rapport au Conseil et au Parlement européen des progrès réalisés par chaque Etat membre.

Elle rappelle que 26,5 milliards d'euros de fonds européens sont disponibles sur la période 2007-2013 pour soutenir des actions d'intégration sociale mais qu'ils sont insuffisamment mis à contribution en faveur des Roms.

L'exécutif européen souligne que si garantir la non-discrimination entre les citoyens est d'abord une obligation pour les Etats membres, c'est aussi un bon calcul économique.

Elle cite à cet effet une étude de la Banque mondiale selon laquelle une meilleure intégration des Roms au marché du travail améliorerait à hauteur d'environ deux milliards d'euros les finances de pays comme la Roumanie ou la République tchèque.

Gilbert Reilhac, édité par Patrick Vignal


Bien dix ans c'est long et court à la fois. Comment vont faire les familles tant que les lois ne sont pas appliquées? Soyons optimistes.




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