mercredi 14 septembre 2011

Pourquoi un enfant est refusé dans une école?







La mairie évoque un problème de logement et la famille, issue des gens du voyage, un conflit privé

Il est arrivé avec son cartable sur le dos, a même joué avec ses copains devant le portail de l'école. Mais hier, à 8h20, quand la cloche a sonné, Devan n'a pas pu entrer en classe ni même dans la cour de l'école Robert-Desnos, à Entraigues-sur-la-Sorgue. Le scénario se répète depuis la rentrée, il y a une semaine. Ce garçon de 9 ans habite pourtant la commune avec ses parents mais le maire Guy Moureau bloque son inscription en classe de CE2.

Pour sa famille, issue de la communauté des gens du voyage, cette décision trouve sa source dans un vieux conflit d'ordre privé, sur fond de discrimination raciale. "En 1982, j'ai construit ma maison sur un terrain agricole qui appartenait à l'actuel maire d'Entraigues, raconte Louise Hennequez, la grand-mère de Devan. Il ne l'a jamais accepté et aujourd'hui, il le fait payer à mon petit-fils, alors qu'il n'y est pour rien!"

À l'époque, l'affaire avait été portée devant le tribunal administratif, et le premier magistrat avait obtenu gain de cause. Mais pour d'obscures raisons juridiques, Mme Hennequez a pu continuer à habiter sa maison. Récemment, son petit-fils et ses parents sont même venus installer leur caravane dans son jardin pour y vivre. Ils avaient quitté l'aire dédiée aux gens du voyage de Courtine à Avignon, où Devan fréquentait l'école spécialisée réservée à sa communauté.
Une lettre à la communauté

"Mais aujourd'hui, pourquoi n'aurait-il pas droit d'aller à l'école de son village, comme les autres enfants?, interroge Bernard Senet, du Mrap 84. L'instruction est une obligation et cette mise à l'écart une discrimination."
Dans une lettre adressée le 2 septembre à "La communauté des gens du voyage", Guy Moureau expliquait: "L'inscription dans une école maternelle ou primaire de la commune est conditionnée par le fait d'habiter sur le territoire de la commune (...). Tout stationnement de caravane dans une propriété elle-même, construite illégalement, ne vaut pas reconnaissance de résidence sur le territoire de la commune". La référence au cas du petit Devan est à peine masquée. Il est de fait le seul enfant de la commune à se retrouver dans cette situation.
"Pourtant tous mes enfants sont allés à l'école Desnos et moi-même j'étais dans l'école d'à côté, poursuit Louise Hennequez. Nous avons parlé du problème avec la directrice de l'école et avec l'Inspection d'académie, mais ils nous ont dit qu'ils ne pouvaient rien faire sans l'accord du maire."
Si ce dernier campe sur ses positions, Devan risque de rester à la porte de l'école.
Romain FAUVET

http://www.laprovence.com/article/a-la-une/entraigues-un-garcon-de-9-ans-prive-decole-par-le-maire

Courriel que nous venons d'expédier au Maire de la Commune

Monsieur le Maire,

Nous venons d’avoir connaissance du problème qui se pose avec l’enfant Devan, petit-fils de Madame HENNEQUEZ que vous vous refuseriez de scolariser.
Nous pensons, Monsieur le Maire, qu’avec les mesures prises en France actuellement contre nos populations cette position, si vous la mainteniez, donnerez du grain à moudre à nos dirigeants actuels.
D’après les informations vous auriez un différent avec cette famille mais les enfants ne doivent pas en supporter les conséquences. N’oubliez pas que toutes familles itinérantes qui arrivent dans une commune, quel qu’elle soit doit avoir des places réservées dans les écoles pour leurs enfants.
Vous comprendrez, Monsieur le Maire, que cette situation est intolérable surtout que le dit enfant était déjà scolarisé auparavant.
Nous souhaitons, Monsieur le Maire que vous reveniez à des positions plus logiques et dans le cadre de la République et ceci très rapidement.
Dans l’attente du règlement de cette situation,
Nous vous prions de croire, Monsieur le Maire, à notre plus profond respect.

Madame LABBE Véronique
Présidente association NOTRE ROUTE
Tél 06 28 98 38 31

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