dimanche 22 juillet 2012

Commémoration des crimes racistes et antisémites 22 juillet 2012




Monsieur le Député Avy ASSOULY (4ème en partant de la droite), Monsieur Georges GROSS (2ème en partant de la droite), Madame Véronique LABBE Présidente NOTRE ROUTE entre Messieurs GROSS et ASSOULY avec la délégation de la communauté Rrom

Discours Commémoration 

L'indifférence collective du sort des Tsiganes français internés dans les camps entre 1940-1946 a été sans précédent.

C’est dans l’indifférence générale que l’internement des Tziganes se déroula en France, contrairement à d’autres communautés qui ont trouvé à leurs côtés des aides efficaces (Les Justes de France, les représentants du clergé, etc.) ce qui a été un bien pour eux et ce n’est que justice.

Mais cela peut s’expliquer par ceci alors que les membres de la communauté de confession israélite étaient bien intégrés, qui pouvait dire qu’il connaissait un Tzigane ou tout au moins son nom ?

Il a fallu attendre les années 1970 pour que des travaux sur l’histoire du régime de Vichy soient engagés concernant le sort qui avait été réservé à nos populations.

Plusieurs milliers de Tziganes français furent internés dans les camps dont certains furent spécifiquement créés pour eux : Rivesaltes, Saliers, Noé, Montreuil-Bellay etc.

Parmi le nombre de tziganes interné à Auschwitz, 145 français ont pu être recensés, comment ? Personne ne peut le dire car pour les régimes de Vichy et Nazi « brun, peau bronzé, petite moustache, cheveux très longs pour les femmes : ce ne pouvaient être des bretons mais bel et bien des tziganes », et même un convoi en 1944 dénommé « convoi Z » avait été affrété pour transporter tous ceux qui avaient été désignés Tziganes. Sur ordre d’Himmler, en 1943 dans les départements du Nord, Pas de Calais et en Belgique, les deux départements français précités étaient rattachés au commandement militaire de Belgique.

Des familles entières Tziganes furent raflées puis conduites à Malines (Belgique) à la caserne Dossin puis déportées à Auschwitz.

Des anciens nous ont répété « nous avions des roulottes et des chevaux, ils sont venus avec des camions, nous ont entassé à l’intérieur et conduit à Malines, on est resté longtemps très malheureux, on souffrait de faim, de soif nous ne savions pas quoi faire. Ils nous mettaient au bout d’une table et nous battait avec des bouts de bois et des fouets », ce témoignage de Paprika GALUT (survivante du convoi Z) a été recueilli par l’historienne Marie-Christine HUBERT. Paprika a été interpellée le 23 décembre 1943 à Hénin Lietard (actuellement Hénin Beaumont), elle avait alors 18 ans.

Un autre témoignage, celui d'Antoine Lagrene recueilli par Monique Hennebaut en 2005 signale le départ du convoi Z de Malines avec 351 Tziganes de diverses nationalités capturés en France, Belgique et Hollande. Il y avait 50 personnes par wagon, le voyage avait duré trois ou quatre jours avec de nombreux arrêts et nous descendions dans des salles sans chauffage, nus pour éviter que l’on s’échappe (revue Tsafon du 04/10/2008).

Le destin d’un dénommé TOLOCHE est emblématique du drame vécu par les Tziganes à cette époque et son parcours reconstitué par Jacques SIGOT a inspiré le scénario du film de Tony GATLIF « Liberté ».
De ce convoi Z seuls une dizaine de rescapés rentreront après la guerre.

Cette liste de témoignage devenue à ce jour non exhaustive nous pousse à mettre tout en œuvre et nous conforte dans le désir de voir reconnu le Samudaripen (meurtre collectif total) et qu’enfin nos populations puissent commémorer un jour précis nos anciens morts dans les camps et que la négation de notre génocide, comme de tous les génocides soient juridiquement punis.

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